Fin de l'Histoire

Fin de l'Histoire

Comité Dans Paris


L’été 1939, alors que la Pologne se prépare au pire, le jeune Witold doit faire face à sa famille qui se lamente de ses fréquentations, de son irresponsabilité, de son peu de goût pour la vie adulte. Witold se tait, il rêve d’atteindre le lieu où se crée l’Histoire dont il pense pouvoir changer le cours… Reprenant le fil d’une pièce inachevée de Gombrowicz, Christophe Honoré lui associe le Journal et les écrits polémiques de l’auteur polonais, notamment son célèbre Contre les poètes. Après Nouveau Roman, pour continuer à inventer une forme de théâtre impure, joyeuse, vivace, quoi de mieux que l’Immaturité, thème cher à Gombrowicz ? L’immature, c’est selon lui l’être sans forme, en devenir, l’inachevé permanent – l’adolescent caché en tout adulte qui ne demande qu’à surgir… Fidèle à son écriture de plateau, Christophe Honoré demandera à ses comédiens de constituer deux groupes, d’abord un trio adolescent, sensuel, amoureux, pur et ensuite le clan des adultes, image figée de la Famille, se métamorphosant bientôt en figures historiques : Mussolini, Daladier, Staline, mais aussi en philosophes : Hegel, Kojève, Derrida… sans oublier, dernier en date, Francis Fukuyama, connu par ses thèses sur la fin de l’Histoire. Ils apporteront leur contribution à la question posée : que veut dire aujourd’hui, pour une génération épargnée par la guerre, avoir sa place dans l’Histoire ?

« Moi, avec ma nature de poète, j’ai envie de rendre à la beauté de l’espèce humaine son caractère sauvage, primitif, immoral, implacable… Son caractère personnel… Regardez… quand s’achève l’enfant et que l’adulte n’est pas encore vraiment là, c’est-à-dire entre quatorze et vingt-quatre ans, l’homme jouit d’une sorte de floraison. C’est chez lui la seule période de beauté absolue. Il existe dans l’humanité une réserve immortelle de beauté et de charme qui est – Hélas, hélas ! – liée à la jeunesse. Oh, non, il ne suffit pas d’admirer la beauté des tableaux abstraits – elle est sans risque – il faut l’éprouver à travers ce qu’on a été, ce qu’on n’est plus, à travers cette infériorité de la jeunesse. »
Witold Gombrowicz, Journal, tome III 1961-1969, éditions Christian Bourgois, 1981

Création 2015
Durée 2h45

Texte Christophe Honoré d’après Witold Gombrowicz
Mise en scène Christophe Honoré
Avec Jean‑Charles Clichet, Sébastien Éveno, Julien Honoré, Erwan Ha Kyoon Larcher, Élise Lhomeau, Annie Mercier, Mathieu Saccucci, Marlène Saldana
Scénographie Alban Ho Van
Lumière Kelig Le Bars
Création costumes Marie La Rocca
Conception et fabrication des masques Fanny Gautreau
Dramaturgie et assistanat à la mise en scène Sébastien Lévy

Production CDDB-Théâtre de Lorient – CDN, La Colline – Théâtre national, Théâtre national de Toulouse Midi-Pyrénées, Le Grand T– théâtre de Loire-Atlantique, Maison des Arts de Créteil
avec la participation artistique du Jeune Théâtre National




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