L'Art de vivre
TWENTYTWENTY
» L’évidence d’un dialogue chorégraphique entre Sylvain Prunenec et Guillaume Drouadaine nous est venue au cours des répétitions d’un spectacle d’Olivier Martin Salvan dont la distribution intègre la troupe de Catalyse. (Nous en assurons la scénographie et les costumes).
Nous y avons découvert Guillaume, un jeune acteur et danseur gracieux, intense et délicat. Son langage corporel, fluide, léger et quasi organique ainsi qu’une capacité à se concentrer sur de tous petits détails, en font un interprète remarquable.
Nous avons été aussi fascinés par le rapport d’intimité qu’il établit quasi instantanément entre son corps et les objets ou matières qui l’entourent et au milieu desquels il se positionne de lui-même de manière instinctive. La verticalité d’un pied de projecteur, un bout d’escalier, un muret, un bout de mousse : tout semble instantanément appeler un placement de son corps, une positon, une attitude les plus justes possibles.
Les rapports entre la danse et la sculpture (dans un sens étendu) étant constitutifs de l’ensemble de nos créations, nous ne pouvions pas rester indifférents face à cette étonnante sensibilité aux objets !
Ce rapport physique et singulier au monde qui l’entoure, nous l’avons, nous aussi éprouvé -de manière différente – lorsque nous avons vu danser Sylvain pour la première fois il y a bien longtemps. Il nous semblait que tout l’air autour de lui prenait une consistance particulière et s’épaississait. Ces deux danseurs exceptionnels nous semblent avoir bien d’autres points communs: comme leur réserve parfois très silencieuse, ou encore l’intensité et l’importance sans cesse renouvelée des moments vécus sur scène.
Tous deux ont immédiatement été séduits par notre proposition de spectacle. Guillaume a manifesté un très vif intérêt à l’idée de faire duo avec « un grand danseur », et Sylvain, qui a mené de très nombreux ateliers pour des publics parfois empêchés par l’âge ou le handicap, a tout de suite pressenti la richesse chorégraphique et humaine du projet.
L’art de vivre est aussi le titre d’un tableau de Magritte dont nous nous sommes emparés pour créé l’environnement scénographique et plastique du spectacle.
Nous avons ainsi reproduit les visages de Guillaume et Sylvain sur des housses qui recouvrent de nombreuse sphères gonflables de tailles diverses. Un petit mur d’enceinte immobilise pour un temps ces sphères-visages qui ne demandent qu’a s’échapper. Labiles et légères, elles offrent alors dans leurs mouvements de multiples et incontrôlables apparitions/disparition des visages des interprètes.
Soucieux de prolonger l’inspiration surréaliste du tableau et souhaitant renforcer le caractère organique des sphères, nous avons substitué à la dureté et à la rugosité des briques la mollesse de la mousse et la douceur de la fourrure. A la fois durs et mous, ces petits murets en fourrures se déplient et se recomposent pour réinventer l’espace du plateau. »
Yvan Clédat et Coco Petitpierre
Conception, scénographie, costumes Yvan Clédat et Coco Petitpierre
Chorégraphie Sylvain Prunenec, Yvan Clédat et Coco Petitpierre
Distribution Guillaume Drouadaine, Sylvain Prunenec
Création sonore Stéphane Vecchione
Création lumière Yan Godat
Dramaturgie Beaudoin Woehl
Assistante réalisation textile Anne Tesson
Production TWENTYTWENTY
Coproductions En cours
Administration, diffusion Clémence Huckel et Iris Cottu – Les Indépendances